L’état du
Kikiristan ayant interdit les fanfares de leur traditionnels lieux d’opération
– mariages, naissances, funérailles – la troupe Imperial est partie en exil à
travers le monde. Elle nous offre un show explosif et sa vitalité fleure bon
les accents de l’Oural et de l’Orient. Ce qui ne l’empêche pas de s’inscrire
dans la grande famille des fanfares et n’est pas sans rappeler notre fanfare
Pustule lyonnaise. Au bout du compte, cela reste de grands enfants qui veulent
s’amuser, faire la fête avec leur grosse caisse, s’époumoner dans leur tuba et
nous entraîner avec eux.
Mais des
enfants suffisamment malins pour emmener
dans leur pays imaginaire toute une partie du public qui pense réellement voir
sur scène une formation caucasienne. Et qui même après révélation de ce
passe-passe artistique préfère s’accrocher à la belle supercherie. Pourtant
Emmerick, Benjamin, Florian, Quentin, Guillaume et Colin sont bien français,
bourguignons même pour certains.
Ce n’est
pas tout. Nos garnements ne se contentent pas de nous happer dans leur
imaginaire festif, ils sont également éthiques. Mais c’est quoi une fanfare
équitable ? Le principe consiste à collecter l’argent nécessaire à la tournée
avant de partir à l’étranger pour ensuite pouvoir jouer gratuitement dans des
structures un peu plus marginales comme des centres de désintoxications, des
bidonvilles, des prisons, des Favelas. Les concerts en France pouvant servir de
revenus préalables à une tournée dans les Balkans par exemple.
Et la
musique dans tout cela ? Même si l’ensemble de la prestation manque encore
d’unité, le principal objectif est atteint : nous réjouir et nous faire danser.
Il n’y qu’à voir comment le public était chaud à la fin du set hier soir :
ambiance mariage plutôt que funérailles. On comprend que les autorités de
Kigrad aient préféré se séparer de tels trublions, pour notre plus grand
bonheur.
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