dimanche 15 juillet 2012

Billy and Kirk playing

Stéphane Belmondo Quartet




          Cette première partie de soirée à Vienne confirmait les intentions du festival de promouvoir une scène française à potentiel. Le Belmondo quartet est en effet connu des amateurs de jazz, mais sa venue en première partie de Mélodie Gardot  devant un théâtre antique plein à craquer - soit près de 8000 personnes – est un formidable démultiplicateur de notoriété. Le Belmondo côté Stéphane joue de la trompette et surtout du Bugle et nous présente un répertoire issu de son dernier album, The Same As It never Was Before, sorti en 2011. Il est accompagné de Sylvain Romano à la contrebasse et de l’exceptionnel tandem Kirk Lightsey au piano et Billy Hart à la batterie. Ces deux vieux routiers du jazz seront la principale attraction du set.

Billy Hart, 71 ans, a joué avec les légendes, dont Otis Redding, Wes Montgomery ou Miles Davis. Quant à Kirk, 75 ans et toutes ses dents, c’est un phénomène scénique, qui joue du piano autant qu’il joue avec son piano. Il a côtoyé Yusef Lateef, Betty Carter ou Chet Baker entre autres. Quand ils sont réunis tous les deux sur la même scène, un phénomène paranormal se produit. Des ondes cérébrales se propagent entre eux, à peine perceptibles pour qui sait capter leurs échanges de regards, brefs et vifs comme l’éclair. Pour relancer un chorus ou enchaîner un changement de tempo. C’est surtout la joie perceptible sur leur visage, ce sourire d’enfants espiègles qui trahit leur complicité.
Le grand Kirk nous donne en début de set un aperçu de son autre talent à la flûte traversière. Il nous interprète en solo avec beaucoup d’émotion un morceau aux sonorités orientales. Mais c’est de retour aux commandes  de son Steinway qu’il prend toute sa dimension. Volubile, élastique, il vit la musique avec tout son corps, balançant des pieds ou happant les notes de sa bouche ronde ouverte. Billy nous gratifiera d’un solo de batterie dantesque dont les marbres du théâtre antique résonnent encore.

Longue vie à ces deux gamins du jazz, qu’ils nous réjouissent encore longtemps !

Willy J


11 juillet 2012 – théâtre antique

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