mardi 10 avril 2012

Alfio Origlio 4tet



                       L’ambiance feutrée du club de minuit était idéale hier soir pour accueillir Alfio Origlio et son quartet. Le pianiste Grenoblois en profitait pour nous présenter son nouvel album « Wings and notes » sorti il y a deux semaines. Accompagné de Eric Prost au saxo, Jérôme Regard à la basse et  Andy Barron à la batterie, il a su captiver un public malgré des conditions climatiques plus proches du sauna que de la salle de spectacle.

Le quartet est passé maître dans l’art de nous bercer d’abord tendrement afin de nous laisser glisser sur la mélodie. Il continue à chalouper sur un clapotis calme et envoûtant. La houle va jusqu’à s’arrêter puis reprend insensiblement. Tel le zéphyr méditerranéen, il se gonfle en orage, gronde dans la voile de notre épiderme galbé de sons.
Le bien à propos « ascendances », courant d’air chaud, clin d’œil au précédent album éponyme, continue à diffuser sa pluie de notes, attrapées au vol par le saxophone qui en tisse sa texture onctueuse. Comme une pluie chaude et sensuelle un soir d’été. A mesure que l’orgue prend le lead et que le tempo accélère, la ballade se transforme en course folle façon deux flics à Miami, Corvette à 200 km/h sur la baie de la riviera. Les feux tricolores défilent comme des étoiles filantes. La frénésie aliène notre perception du temps, nous nous échouons sur la jetée, haletant, vidés et heureux sur la plage de sable fin. Allongés sur le dos, la lune droit dans les yeux.
Ainsi s’enchaîneront les morceaux, tous marqués par cette sensualité, ces mélodies et surtout  cette rythmique propre au quartet. Les quatre musiciens sont bien sûr des virtuoses de leur instrument mais ce qui frappe c’est l’immense virtuosité de l’ensemble dans les transitions rythmiques ou arythmiques, qui ont le don de nous couper l’herbe sous le pied, et nous entraîner, une fois cueilli, très loin dans leur imaginaire poétique.



Willy J

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