mardi 10 avril 2012

Robert Glasper Experiment


 

Décrire le concert, ou plutôt la performance de Robert Glasper hier soir n’est pas chose aisée. Aucun style, aucun projet ne peut s’y référer. Prenez un beau bouquet de musiciens : Casey Benjamin au saxo, vocoder et keytar, Derrick Hodge à la basse, Robert Glasper bien sûr au piano et en guest star Sean Jones himself à la trompette, délaissant pour une jam session ses camarades du Tribute To Miles. Prenez les attributs bien garnis du son électro : vocoder, nappes, loop. Mixez le tout avec un robot Glasper ©. Vous obtiendrez un excellent bœuf (pas bourguignon). Si les ingrédients sont frais et de qualité, ce qui était le cas hier soir, vous pouvez ajouter des riffs de basse bien saignants, un solo de piano aux petits oignons, assaisonnez de visuels rissolés. Laissez mijoter à 50°C dans un chapiteau survolté et bien trempé, vous obtiendrez votre meilleur Hip Hop. Ou Chill Out. Ou Drum and Bass. A chaque fois la fournée est de premier cru. La formation sait jouer tous les styles avec un égal talent. Casey est crédible en homme robot avec sa banane à la Ruby Rhod, le présentateur radio déjanté du Cinquième élément. Robert sait nous rappeler qu’il est jazzman et virtuose au piano. La fusion jazz et hip hop est une alchimie délicate que peu savent maîtriser. Quand on écoutait hier soir la descente harmonique au clavier en même temps que les infrabasses qui nous perforaient le thorax, on a pu définitivement classer Mister Glasper dans la famille des grands chefs.




Willy J. 

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