L’espérance nous rend vivant. Ce message
que nous délivre Ayo – qui signifie joie en yoruba – est plein d’espérances.
Cette foi en la musique, en l’homme, en la vie ou en toute autre chose qui nous
anime. Cette jeune chanteuse de 31 ans et déjà deux fois maman vit chacun de ses
concerts comme si c’était le dernier, y met toute son énergie, tout son amour.
De fait quand elle entre en scène hier soir, l’émotion nous envahit
instantanément. Sur « How many people » Ayo scande ses paroles comme
un mantra sur fond de dub envoûtant. Son dernier album, « Billie-Eve »
est un hommage à la vie et à l’amour. Un hommage à sa fille ainsi prénommée et
qui l’accompagne en tournée. Pour ne pas manquer de l’amour de sa maman. Alors
quand la jeune chanteuse évoque la statue de la vierge qui surplombe le théâtre
antique, c’est un frisson particulier qui nous parcours, léger et apaisant. La
sincérité de l’artiste touche le public venu nombreux et en pleine empathie
avec cette belle personne qui pousse l’attention jusqu’à s’adresser à lui en
français. L’allégresse du dub est communicative, bien porté par Raymond Angry aux claviers, Walter Willams IV
à la guitare, Alfred Carty à la basse et Michael Desir à la batterie. Leurs
nappes poétiques sont une douce vallée de mousse qui recueille les gouttes de
cristal des paroles de leur égérie.
La seconde partie enchaîne sur un son
folk où l’on peut admirer la présence de la chanteuse qui habite la scène munie
de sa seule guitare et de sa voix. Une voix puissante et émouvante, tranchée et
douce, qui va vous chercher au plus profond de votre intérieur pour vous élever
vers votre âme, sans souffrance. Une voix capable de passer de la violence de
l’indignation à la douceur de la compassion dans la même seconde. La reprise de
« Just the way it is » de Mickael Jackson nous porte au sommet de
l’émoi.
Il est vrai que Ayo est une fervente
admiratrice du roi de la pop, qu’elle considère comme une quasi divinité de la
musique. Elle terminera d’ailleurs en lui rendant un vibrant clin d’œil, moon
walk et gant blanc à l’appui. Alors, sur un coucher de soleil sublime, je vois
pour la première fois en concert les chandelles-téléphones portables onduler
dans la foule et créer un scintillement d’étoiles dans la nuit tombante. La
plus belle façon de dire merci à cette artiste, d’exprimer notre gratitude pour
sa générosité, sa beauté, sa grâce. Yes we believe.
Willy J
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