mardi 10 avril 2012

Ebo Taylor & Afrobeat Academy


 

Le concert d’hier soir sur la scène du jazz mix est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce c’est une occasion unique d’écouter la formation Afrobeat Academy dans notre région. Ensuite parce que Ebo Taylor, agé de 74 ans, est une légende du Highlife, au même titre que Fela l’est pour l’Afrobeat. La formation nous vient de Berlin qui est actuellement une scène très active du Highlife Ghanéen, cette musique traditionnelle du Ghana apparue au début des années 1900, que Ebo fusionnera avec le funk et le jazz et que Fela fera évoluer plus tard vers l’Afrobeat en y intégrant, entre autre - le style des brass band américains. Cependant Ebo n’avait aucun album encore distribué internationalement. Il faut donc rendre hommage à l’Afrobeat Academy pour avoir enfin donné la visibilité qu’il méritait à ce fringuant ancêtre. « Love and Death » paru en 2010 répare ce manque et est également suivi d’une grande tournée dans toute l’Europe.
Les mucisiens sont tous des pointures du style, issus en partie des formations Poets of rythm ou Kabu-Kabu. Ben Abarbanel-Wolf au saxophone, directeur musical de la formation, saxo de Xavier Naidoo et au crédit de pas moins de 34 albums! Philip Sindy à la trompette, J. Whitefield à la guitare , Patrick Frankowski à la basse, Henry Taylor aux claviers, Ekow Alabi aux percussions, qui a inventé le Sunlife, un mix de highlife et de reggae, Eric ‘Sunday’ Owusa aux percussions.
Sur scène, l’esprit du groove anime Tebo d’une ondulation élégante. L’orgue Hammond électrique diffuse ses harmoniques bienfaisantes. Bien sûr la basse et la batterie sont les piliers d’un beat hypnotique et puissant. Truffez le tout de longues lancées de cuivre et vous obtenez la pierre philosophale qui agite le dancefloor. Le set a des accents rafraîchissants, diaboliques et exutoires. Dans le morceau hommage à Charlie Parker, « So Jazz », les jets de saxo fusent comme des feux de bengale. Assurément il aurait été dommage de ne pas kidnapper Ebo de son Ghana natal !



Willy J

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