mardi 20 mars 2012

China Moses


 

La directrice du festival conclut son introduction par ces mots : « Il est plus facile de s’aimer que de se haïr ». C’est bien d’amour dont il sera question ce soir, avec une artiste qui aime autant ses idoles que son public, ses musiciens que son répertoire. China Moses évoque les grandes chanteuses de blues, de jazz avec une sincère admiration et une pincée d’ironie qui sont communicatives. Après avoir consacré le dernier album et quatre ans de tournée entièrement à son égérie, Dinah Washington, la jeune chanteuse et son trio élargissent maintenant aux autres figures des années 1920. Chacune nous est présentée, anecdote à l’appui, coquasse ou coquine. L’occasion aussi de distiller un féminisme moderne et élégant tant la vie de ces femmes reste d’une intacte modernité. Ainsi Bessie Smith avec « Kitchen man », ou Peggy Lee – seule idole blanche de la sélection – avec « Why don’t you do right».

Raphaël Lemonnier au piano et aux arrangements, accompagné de Raphaël Dever à la contrebasse et de Jean-Pierre Derouard à la batterie nous emmènent sur des swings enlevés, dans une osmose parfaite. La formation sillonne les routes depuis longtemps et la complicité musicale est évidente.
Nous enchaînons avec Astair Philips et « Chery Wine ». Suivi d’un immanquable morceau de Dinah Washington, « You’re crying », arrangé à l’époque par un Quincy Jones encore inconnu. La belle Dinah était aussi dénicheuse de talents.
China est volontiers coquine, épinglant les hommes et leurs travers, mais toujours avec une dose de tendresse. Suivront Mamie Smith avec « Crazy Blues », premier tube de la black music. Et encore Nina Simone, Ma Rayney ou le premier single d’Aretta Franklin « Today I sing the blues » qui la propulsa vers la célébrité.

Le public est conquis par ce tour de chant agrémenté des frasques scéniques d’une China qui se révèle une vraie comédienne sur les planches. Difficile donc de ne pas être conquis par ce show musical où la grâce, le talent et l’amour nous sont offerts sur un plateau.




Interview flash de China Moses
Par Willy J


Willy: sur scène nous voyons une femme piquante, qui épingle parfois les homes, mais avec au fond beaucoup de tendresse. Etes-vous la même en dehors de la scène ?
China: il faut demander aux musiciens qui m’accompagnent depuis quatre ans !... Je crois que l’époque est difficile pour les hommes. Et ils ont besoin d’amour, au final c’est l’amour qui compte.
W: vous nous transmettez beaucoup sur l’histoire de ces chanteuses, il ne s’agit pas simplement d’un concert où s’enchainent les morceaux. Est-ce important cette culture du blues et du jazz ?
C: à la base je ne me considère pas comme une chanteuse de jazz, alors quand s’est présentée l’opportunité du projet, j’ai dit d’accord mais avec des musiciens funky, pour que çà bouge. Et aussi pour raconter des histoires. Vous savez aujourd’hui dans le rap ou la pop vous ne voyez pas beaucoup de femmes mises en avant et libres. Par exemple Ma Reinie aimait aussi les femmes et ne s’en cachait pas. Il y avait donc une liberté et une force chez ces femmes des années 20-30 qui peut nous parler à l’époque actuelle.
W: vous aimez faire le show sur scène c’est indéniable, voir faire le clown…
C : oui et j’aimerais renforcer le côté grand show à l’américaine à l’avenir, avec plus de lumières, et je voudrais aussi un serveur sur scène…(rires)
W : prochain disque, prochaines dates ?
C : nous arrangeons en ce moment même de nouveaux morceaux, le disque devrait être prêt pour début 2012. Les dates, d’ici fin juin : Marseilles, Pau, Samois, Orange puis Thionville, Montreal, etc… Va voir sur le myspace tout y est !

pour nos lecteurs :     http://www.myspace.com/20406481

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