mardi 20 mars 2012

- Q -



  
Sur scène, une guitare, une basse électro-acoustique et une batterie. Plus quelques machines branchées derrière les instruments. Formation simple en apparence mais qui va exploiter toutes les ressources de l’électronique pour nous emporter dans un voyage décoiffant. Dés le premier morceau les musiciens s’immerge dans leur musique, la vivent de l’intérieur, happés, aspirés par elle. Yeux mi-clos, Julien Desprez à la guitare emmène son trio sur ses arrangements originaux.
Mais quelle musique me direz-vous ? Pour ce premier morceau « Plantes » nous sommes plongés dans un rock psychédélique, genre Pink Floyd du Live à Pompéi, qui alterne riffs planants et déluge sonore. Frottement d’archer sur des tubes métalliques. Atmosphère underground et lumière rouge. Je suis à Londres dans un club post-rock. L’écho des cordes me transporte dans un univers à la David Lynch, sombre et mélancolique, radieux soleil noir, jaune espoir. Je suis sur le fil du rasoir et le rasoir aussi. Le fil est en moi. Jeu sanglant mais inéluctable. L’éviter où vivre ?


Q est inspiré d’une vraie poésie même si certains passages sont inaudibles. Puisent-ils dans le chaos la force de leurs mélodies hypnotiques ? Ils enchaînent sur une rythmique rock binaire qui les absout. Fanny Lasfargues en bas résille balance ses riffs et son corps comme une patineuse de vitesse dans un tunnel de stalactites. Toute crinière dehors. Le second morceau, « No coffe, no speak », débute par une intro expérimentale puis une rupture directe sur un heavy metal brutal, où Sylvain Darrifourcq maltraite sa batterie. Les trois apprentis sorciers utilisent autant leurs instruments comme source acoustique directe que comme surface de contrôle vers des sons électroniques les plus extrèmes. Dans un crescendo rythmique démoniaque que n’aurait pas renié Marilyn Manson, ils montent également le volume sonore. A tel point que cela en devient éprouvant pour les oreilles. Le stress acoustique devient trop grand, impossible de continuer à apprécier les arrangements dans ces conditions. Dommage, ce sera la seule fausse note de ce concert.


Willy J

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