mardi 20 mars 2012

La fée électrique


 




Benjamin Moussay, Jean-Charles Richard, Joe Quitzke montent sur scène et s’installent respectivement au piano, au saxophone et à la batterie. Puis nous voyons arriver une petite fille espiègle et sautillante. Un petit bout de bonne femme à l’énergie électrique et au visage rayonnant. Claudia Solal use de son charme magnétique pour nous distiller des textes poétiques. Des textes de sa propre composition ou empruntés à Emily Dickinson ou à Shakespeare, déclamés avec fougue et passion. Sa voix précise et brillante n’est pas sans rappeler celle d’Annie Lennox. Les compositions maintiennent une tension exaltante. Pieds nus sur scène, elle est en contact avec l’énergie de la terre. Les textes choisis avec sensibilité sont portés par un timbre limpide à la  couleur d’elfe.

La batterie crée les tensions, les amorces émotionnelles vers le fantastique, le merveilleux, le surnaturel. La clarinette est le guide vibratoire, le sésame qui nous fait basculer dans l’autre monde. Le monde des mille et une notes. Sur « Tara’s room» l’immersion est totale, tout comme sur « Double Rabbit » nous sommes aspiré dans le terrier, pris dans la spirale d’où l’on ressort lessivé, aéré, allongé dans l’herbe nue et humide. Un rai de soleil perçant les feuillages des grands chênes. Parfois le chant s’efface, les chorus d’instruments sont alors comme un long vol plané, porté par l’air, entre deux rives, souffle retenu, haleine vibrante.
« Tara’s room »  et « Room Service » sont des mélodies qui se gravent dans ma mémoire et les ré-écouter est chaque fois une réjouissance intacte. Le morceau prend des accents orientaux avec la sao hoa (flute de bambou vietnamienne) et la bonpure (indienne), maniée avec finesse par notre saxophoniste transformé en charmeur de serpent pour l’occasion. Si vous trouvez que je parle le langage des oiseaux c’est bien normal. Le dernier morceau, « But the birds above » m’a rendu rossignol. Bravo Spoon !


Willy J

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