Benjamin Moussay, Jean-Charles
Richard, Joe Quitzke montent sur scène et s’installent respectivement au piano,
au saxophone et à la batterie. Puis nous voyons arriver une petite fille
espiègle et sautillante. Un petit bout de bonne femme à l’énergie électrique et
au visage rayonnant. Claudia Solal use de son charme magnétique pour nous
distiller des textes poétiques. Des textes de sa propre composition ou
empruntés à Emily Dickinson ou à Shakespeare, déclamés avec fougue et passion.
Sa voix précise et brillante n’est pas sans rappeler celle d’Annie Lennox. Les
compositions maintiennent une tension exaltante. Pieds nus sur scène, elle est
en contact avec l’énergie de la terre. Les textes choisis avec sensibilité sont
portés par un timbre limpide à la
couleur d’elfe.
La batterie crée les tensions,
les amorces émotionnelles vers le fantastique, le merveilleux, le surnaturel.
La clarinette est le guide vibratoire, le sésame qui nous fait basculer dans
l’autre monde. Le monde des mille et une notes. Sur « Tara’s room»
l’immersion est totale, tout comme sur « Double Rabbit » nous sommes
aspiré dans le terrier, pris dans la spirale d’où l’on ressort lessivé, aéré,
allongé dans l’herbe nue et humide. Un rai de soleil perçant les feuillages des
grands chênes. Parfois le chant s’efface, les chorus d’instruments sont alors
comme un long vol plané, porté par l’air, entre deux rives, souffle retenu,
haleine vibrante.
« Tara’s room » et « Room Service » sont des
mélodies qui se gravent dans ma mémoire et les ré-écouter est chaque fois une réjouissance
intacte. Le morceau prend des accents orientaux avec la sao hoa (flute de
bambou vietnamienne) et la bonpure (indienne), maniée avec finesse par notre
saxophoniste transformé en charmeur de serpent pour l’occasion. Si vous trouvez
que je parle le langage des oiseaux c’est bien normal. Le dernier morceau, « But the birds above »
m’a rendu rossignol. Bravo Spoon !
Willy J
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