samedi 17 mars 2012

Tony Malaby Quartet


Dés les premières notes nous savourons un caviar subtil. Progressivement nous comprenons que nous sommes dans une phase initiatique, dans une alchimie des sons, qui nous fait traverser le mur.
Une fois de l’autre côté du pont, dans le monde merveilleux d’Alice, la fête peut commencer. Nous sommes entre nous, nous nous mettons tout nu et nous dansons dans les herbes folles. Nous sommes envoutés par les solos du saxo, les pincements frénétiques de la contrebasse libertaire. La clarinette, le xylophone diffusent leur substance par jets, par touches subtiles. Nous buvons le calice jusqu’à la lie, dans un délice de Lewis Carol. Nous exultons, en transe.
Le rythme redescend imperceptiblement, plus hypnotique. Le quartet en roue libre nous distille une mélodie sensible, avec une pointe de mélancolie. L’Univers, doucement psychédélique, fait des wizz ! shebam ! blop !
A mesure que le set avance, sans interruption entre les morceaux, sans morceaux clairement identifiés, nous percevons qu’il nous faut l’appréhender dans sa globalité, comme un tout avec un début, une progression et une fin. Comme une expérience totale.
Plus la fin du set approche, plus la substance musicale est entrée dans notre âme, plus nous percevons son effet bénéfique. Comme une décoction de plantes médicinales que nous sentons agir dans nos tissus.
La musique de Tony Malaby fait du bien, en douceur, tout simplement.
Les applaudissements sont nourris et pleins de gratitude. La communion a opéré. Le quartet nous gratifie d’une dernière improvisation pour nous dire au revoir.
Au (plaisir de vous) revoir.


Mercredi 22 mars 2011 - salle Ch. Chaplin

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