Dés
les premières notes nous savourons un caviar subtil. Progressivement nous
comprenons que nous sommes dans une phase initiatique, dans une alchimie des
sons, qui nous fait traverser le mur.
Une
fois de l’autre côté du pont, dans le monde merveilleux d’Alice, la fête peut
commencer. Nous sommes entre nous, nous nous mettons tout nu et nous dansons
dans les herbes folles. Nous sommes envoutés par les solos du saxo, les
pincements frénétiques de la contrebasse libertaire. La clarinette, le
xylophone diffusent leur substance par jets, par touches subtiles. Nous buvons
le calice jusqu’à la lie, dans un délice de Lewis Carol. Nous exultons, en
transe.
Le
rythme redescend imperceptiblement, plus hypnotique. Le quartet en roue libre
nous distille une mélodie sensible, avec une pointe de mélancolie. L’Univers,
doucement psychédélique, fait des wizz ! shebam ! blop !
A
mesure que le set avance, sans interruption entre les morceaux, sans morceaux
clairement identifiés, nous percevons qu’il nous faut l’appréhender dans sa
globalité, comme un tout avec un début, une progression et une fin. Comme une
expérience totale.
Plus
la fin du set approche, plus la substance musicale est entrée dans notre âme,
plus nous percevons son effet bénéfique. Comme une décoction de plantes
médicinales que nous sentons agir dans nos tissus.
La
musique de Tony Malaby fait du bien, en douceur, tout simplement.
Les
applaudissements sont nourris et pleins de gratitude. La communion a opéré. Le
quartet nous gratifie d’une dernière improvisation pour nous dire au revoir.
Au
(plaisir de vous) revoir.
Mercredi 22 mars 2011 - salle Ch. Chaplin
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