Ce
qui m’impressionne toujours lors d’un concert d’afrotbeat, c’est le nombre de
musiciens présents sur scène. Ils sont certes moins nombreux qu’un big-band me
direz-vous. Oui et bien justement les big-bands m’impressionnent aussi. Quatre
cuivres, quatre percussions, deux guitares, une basse, les claviers, ... Si
vous ajoutez deux petites choristes ensorceleuses en diable vous avez une idée
du feu d’artifice qui occupe la scène. Feu d’artifice qui attaque d’entrée de
jeu très fort, avec des titres enlevés comme le fameux Zombie. Seun nous
indique toujours commencer ses concerts avec quelques morceaux de son père afin
de lui rendre hommage. Ensuite s’enchaînent les compositions propres au fiston,
disons un des nombreux fistons, cadet de son état.
De
retour au Niger dans les années 70’ ,
Fela va harmoniser ses influences africaines tel le highlife avec les sonorités
des big-bands qu’il a découverts à Londres. Il va également exprimer dans ses
textes un puissant sentiment de révolte envers la corruption des élites de son
pays. L’afrobeat était née. Aujourd’hui c’est Femi qui laboure les terres
nigériennes et fait vivre le mythique Shrine club à Lagos. Quant à Seun, il
dirige l’orchestre des Egypt 80 (sur scène ce soir) depuis la mort de son père
en 1997.
Le style est toujours dans la veine afrobeat
de la plus belle facture. Avec des accents modernes dans l’écriture, plus jazz
dans l’alternance des chorus et des reprises. Des arrangements rafraîchissants
et une énergie scénique toujours explosive font de ce concert un moment de
fête, de danse.
Le
public est conquis, d’avance (certainement), pendant (c’est flagrant), et après (nous allons le
voir). En effet, des orages redoutés qui nous avaient épargnés jusqu’alors
finissent par s’annoncer subrepticement. Quelques gouttes clairsemées d’abord,
puis un arrosoir à la pomme légère mais abondante. Enfin le déluge, le vrai,
les trombes d’eau qui tombent à l’oblique. Cette intempérie est une occasion
unique d’éprouver la motivation des fans, qui persistent, dansent sous la
pluie, dans la boue, exaltés par le ruissellement de l’eau sur la peau. En
transes sur la rythmique et la foudre, balançant les bras comme des griots
africains. Cependant au bout de longues dizaines de minutes, la pluie finira
par tout balayer, tout laver et finalement vider complètement les gradins, puis
la scène. Nous n’avons manqué que très peu du concert dans son intégralité,
quelques morceaux seulement. Donc pas de regrets, les éléments naturels, dans
leur grande clémence, nous ont donné un répit certain avec cette pluie nocturne,
qui aurait pu s’avérer catastrophique si elle avait été vespérale.
Ah
si, un regret tout de même ! Nous n’avons pas pu saluer les artistes, les
applaudir pour les remercier à la hauteur de l’énergie qu’ils nous ont
transmise. Pour les honorer d’avoir défié les dieux du ciel. Alors profitons de
ces quelques lignes pour taper dans nos mains à posteriori et leur envoyer
toute notre gratitude. Afrobeat is alive, afrobeat is living !
Willy J.
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