mardi 20 mars 2012

Enrico Rava



 
Le vieux loup du jazz entre en scène avec une jeune garde de musiciens italiens. Gianluca Petrella au trombone, Giovanni Guidi au piano, Gabriele Evangelista à la contrebasse et Fabrizio Sperra à la batterie sont les disciples d’un Enrico qui à tout connu, de Carla Bley à Archie Shepp. Le quintet ne nous laisse pas le temps de nous asseoir que déjà le swing attaque sur une mesure ternaire au tempo vivace. Premier cocktail bondissant où les instruments fusent de toute part, comme ces bonbons crépitants de notre enfance. Les compositions possèdent cet art subtil qui promène la mélodie et les harmonies jusqu’à vous perdre, pour mieux vous amener à la clairière sonore, cette grande catharsis où chaque instrument est la partie d’un immense crescendo rythmique, émotionnel. Le second morceau ne baisse pas le tempo et le batteur aidé du jeune tromboniste s’excitent mutuellement dans une folle émulation qui nous conduit là encore, après moult tensions et langueurs, à l’extase. Suivie d’un chorus de contrebasse élastique.
Les arrangements peuvent enchaîner avec fluidité une séquence de douce ballade, un épisode burlesque, un mix freejazz et s’achever en fanfare au sens propre du terme. De quoi vous achever un public devant tant de virtuosité créative.
Sur le morceau suivant, intro de piano stride au groove presque funk, imparable pour vous déhancher. Puis un swing bon teint comme à la grande époque de Duke ! Pas en reste, Gianluca Petrella fait montre d’une présence et d’une virtuosité qui n’a d’égale que son charme.
La salle des Griottons n’aura jamais vu autant de talents que pendant ces trois derniers jours et ce concert de clôture aura été à l’image de cette édition du festival Jazzcampus, un très bon cru !


Willy J

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