Le vieux loup du jazz entre en scène avec une jeune garde
de musiciens italiens. Gianluca Petrella au trombone, Giovanni Guidi au piano,
Gabriele Evangelista à la contrebasse et Fabrizio Sperra à la batterie sont les
disciples d’un Enrico qui à tout connu, de Carla Bley à Archie Shepp. Le
quintet ne nous laisse pas le temps de nous asseoir que déjà le swing attaque
sur une mesure ternaire au tempo vivace. Premier cocktail bondissant où les
instruments fusent de toute part, comme ces bonbons crépitants de notre
enfance. Les compositions possèdent cet art subtil qui promène la mélodie et
les harmonies jusqu’à vous perdre, pour mieux vous amener à la clairière
sonore, cette grande catharsis où chaque instrument est la partie d’un immense
crescendo rythmique, émotionnel. Le second morceau ne baisse pas le tempo et le
batteur aidé du jeune tromboniste s’excitent mutuellement dans une folle
émulation qui nous conduit là encore, après moult tensions et langueurs, à
l’extase. Suivie d’un chorus de contrebasse élastique.
Les arrangements peuvent enchaîner avec fluidité une
séquence de douce ballade, un épisode burlesque, un mix freejazz et s’achever
en fanfare au sens propre du terme. De quoi vous achever un public devant tant
de virtuosité créative.
Sur le morceau suivant, intro de piano stride au groove
presque funk, imparable pour vous déhancher. Puis un swing bon teint comme à la
grande époque de Duke ! Pas en reste, Gianluca Petrella fait montre d’une
présence et d’une virtuosité qui n’a d’égale que son charme.
La salle des Griottons n’aura jamais vu autant de talents
que pendant ces trois derniers jours et ce concert de clôture aura été à
l’image de cette édition du festival Jazzcampus, un très bon cru !
Willy J
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