mardi 20 mars 2012

Marcel Azzola’s wonderfull show !




Le monsieur à des mimiques d’enfant réjoui devant des bonbons quand il entame le duo avec Lina Bossati au piano. Je sens par la complicité des regards et des attitudes qu’ils sont de vieux copains. Deux gamins de soixante ans qui se régalent. Quand Sanseverino débarque pour fredonner « Les embouteillages », c’est le choc des générations. Notre feu follet - comme l’appelle affectueusement Lina -mériterais plutôt le qualificatif d’exubérant voir de déjanté. Avant chaque morceau, Marcel nous livre une anecdote. En plus d’un grand musicien, c’est une tranche de la culture accordéonistique que nous écoutons ce soir, où les classiques seront honorés, tels  « Swing Valse » de Gus Viseur ou « Indifférence » de Tony Murena.
Mais la création aussi, comme ce « Songe d’une nuit d’été », un conte épique et romantique sur lequel le piano mélancolique perce une apparente insouciance. Une création splendide.
Nous entamons ensuite une savoureuse séquence d’accordéon; d’abord en solo avec Gérard Luc sur du Gershwin. Puis en trio avec Lionel Suarez et enfin en quatuor avec David Mille sur un morceau écrit par ce dernier, « Ste Catherine ». L’énergie transmise par ces quatre « boites du diable » est indescriptible, le public est submergé par les ondes généreuses que nous procurent ces anches libres à soufflet. Azzola est bavard, généreux, heureux d’être sur scène avec nous.

Puis David Mille reprend seul à l’accordéon, accompagné du grand André Ceccarelli à la batterie, de Sylvain Luc à la guitare et de Diego Imbert à la contrebasse, sur une ballade agrémentée de vocalises subtiles. Mille se ploie et se déploie, se plie et se déplie comme un soufflet, son corps est en osmose avec son instrument. Le mimétisme entre l’homme et l’accordéon en devient troublant.
Enfin le duo Marcel - Lina restitue tout l’esprit de Brel dans un superbe hommage, un pot pourri, une régalade de bonbons multicolores intitulée « de Vesoul aux Marquises ».
Le dernier hommage concerne Tony Murena avec « Indifférence » qui donne toujours autant de frissons. Malgré un Sanseverino qui fait de plus en plus le clown à mesure que la soirée avance. Nous aurons droit en rappel à la « Bluesette » de Toots Thielemans.

C’est une soirée bigarrée que je retiendrai, avec des compositions et des interprétations d’un très bon niveau, qui rappellent à quel point l’accordéon nous manque dans le jazz actuel. Mais c’était aussi un concert décousu, où les musiciens se cherchaient parfois, comme si les enchaînements n’avaient pas été préparés ou que c’était un soir de première. Peut-être Sanseverino avait-il trop d’excitation dans le sang ? Allez savoir.



Willy J.
 Crest 2011




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire